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Porter des masques

Je porte un masque. Des masques, en fait. Ils se disputent ma face au gré de mes humeurs, des situations dans lesquelles je me retrouvent, des histoires que mon cerveau fabrique. Des fois, ils deviennent carrément des armures. Des one-pieces de cotte de maille qui veulent juste m’empêcher de me couper avec le tranchant de la vie, le tranchant de ma propre anxiété, le tranchant de mes propres insécurités. C’est pratique; j’ai peur du sang!


Enlever les masques

Des fois, c’est le masque de la procrastination et des excuses que je porte, pas si fièrement, pour éviter de démarrer les million de projets qui emplissent ma tête et mon coeur, parce que j’ai peur de l’échec et des jugements. D’autres fois, j’aime mieux le masque que je mets quand j’évite de discuter de ce que je fais réellement dans la vie, de ce qui me fait réellement vibrer, parce que c’est un peu différent, un peu bizarre. Il y a aussi le masque du silence, qui m’empêche de dire ce que je pense quand des gens ont des comportements opposés à mes valeurs. Un de mes préférés, c’est le masque de l’impatience et de la méchanceté, qui préfère s’accrocher à des détails complètement inutiles et exploser dans le visage des gens, au lieu me laisser aller et accepter que tout n’est pas toujours exactement comme je le voudrais.


Je crois que j’ai toujours dissimulé mon visage derrière une forme ou une autre de masque. Sans faire exprès. Pour être “normale”, être “comme tout le monde”, faire les “bonnes choses” et vouloir plaire à tous; ça prend une solide game de masques et de cachette avec son réel soi, quand celui-ci dépasse de LA boîte de tout bord tout côté.


J’ai toujours su que j’avais une destiné qui sortait du rigide cadre établi par Madame la Société. J’ai toujours eu des genres d’idées de grandeur et d’esprit libre que je n’ai jamais osé formuler à haute voix ; “tout d’un coup ça ne fonctionnerait pas”… ou “tout d’un coup c’est n’importe quoi”…


En y repensant, je pense que j’étais terrifiée à l’idée de m’exposer. Je veux dire, tout le monde juge tout le monde sans arrêt (ben oui, même moi, même toi!) et le jugement, ça peut faire mal. Très mal. Au cerveau, à l’âme, au corps même, des fois. Et à l’égo aussi.

Exprimer les idées qu’on pense vraiment, réellement, authentiquement, c’est dur. Ça demande du courage. Ça demande un genre de confiance en soi qui nous pousse doucement mais très sûrement en dehors de notre petite zone de confort en flanelle fleurie.


Depuis que j’ai déménagé en dehors de cette zone-là, de ma zone de confort tellement douillette qu’elle absorbait tous mes questionnements existentiels et mes introspections profondes, mes masques ont commencé à s’effriter. Un par un. On dirait qu’être loin des éléments (trop) familiers qui les renforçaient, ça les a asséchés. Et ce qui illumine par les craques, c’est juste du vrai. C’est juste moi, ma lumière, mon coeur, mon âme, même. Ce n’est pas juste du beau, c’est certain. En même temps que ma vraie personne se pointe le bout du nez, il y a des torrents de larmes, des ouragans d’anxiété et des tsunamis d’insécurité qui inondent ma vie.


Mais après la pluie vient le beau temps, non?


Alors, ces temps-ci, j’essaie d’apprivoiser les tempêtes. J’essaie de trouver et de garder mon équilibre parmi le chaos. J’essaie de me découvrir et de faire confiance à cette moi plus vraie, plus… moi! J’essaie de lâcher prise et de laisser aller mes vieilles façons de penser toxiques et mes habitudes qui ne servent pas mon bonheur et ceux des gens que j’aime. Le Yoga m’aide énormément. C’est à cause de lui et de l’incroyable lucidité qui en découle, que j’ai pris conscience de ma collection de masques et que j’apprends à les lancer au bout de mes bras.


Je suis pas mal certaine qu’on porte tous des masques, qu’on se cache tous derrière des politesses ou des compromis et qu’on enferme notre lumière dans un placard sous l’escalier, souvent. C’est vrai que ça peut faire peur, être soi-même, que ça peut faire mal, être tout nu de la face et que c’est spécial en titi se laisser être vulnérable. Mais ultimement, c’est la seule voie possible, je pense.


C’est le seul chemin raboteux qui mène au bonheur, au vrai.


Câlins,

Andy L.


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