Comparer les choses est un acte plus ou moins subjectif qui apparaît bien souvent automatiquement dans nos consciences, quand un choix s’offre à nous ou quand une décision doit être prise. On compare les concepts en utilisant des critères tantôt bien objectifs, tantôt plus subjectifs, qui sont toutefois tous biaisés de par le contexte et l’historique unique de tous et chacun. C’est normal de comparer les objets, les marques, les activités. C’est normal de soupeser les pours et les contres pour faire des choix éclairés qui répondent à nos besoins uniques.
Ce qui n’est pas normal, ou ne devrait pas l’être,
C’est de se comparer entre êtres humains.
C’est d’associer plus de valeur à certains êtres humains et beaucoup moins à d’autres.
C’est de se trouver mon beau, moins grand, moins fort, moins tout, d’après un barème étrange pourtant seulement établi d’après une utopie largement médiatique et fondamentalement regrettable.
Je pense qu’on se compare tous. Qu’on l’avoue à voix haute et pas si fière ou qu’on ne fasse semblant de rien, l’ombre de la comparaison apparaît, juste comme ça, sans prévenir, à la vue d’une publication Instagram, en passant devant une belle-grande-chic maison ou en observant un couple heureux qui passe devant.
Les yeux voient, le cœur pince ou s’emballe et, automatiquement, on compare. “Wow, ils sont chanceux, eux.” “Si seulement j’étais aussi mince qu’il.elle.eux” “Je suis tellement mieux qu’eux.” “Je suis tellement mauvais comparé à lui.elle.eux.” En fait, ce n’est pas la comparaison en elle-même qui est problématique, je crois, mais plutôt l’histoire qu’on se raconte autour d’elle. L’esprit est la reine de la création d’histoires élaborées et qui perdurent dans le temps. (C’est bien dans l’esprit que s’est créé l’attachement et la valeur de bouts de papiers nommés dollars!)
Je me compare. Sans cesse. Des fois à en devenir découragée ou déprimée ou paralysée ou démotivée ou toutes ces réponses à la fois. J’accorde plus de valeur à d’autres qu’à moi-même et me rabaisse en me tapant sur la tête de ne pas être à leur niveau. Il est là, le vrai problème avec la comparaison; penser qu’on doit en faire plus, donner plus, aider plus, apprendre plus, performer plus, ÊTRE plus. Tout, toujours plus.
Bien sûr, cette obsession pas toujours saine avec la comparaison et le triste auto dénigrement qui s’ensuit résultent plus souvent qu’autrement en une perte de confiance en soi. Pour moi, en tout cas. Le détachement du regard hypothétique des autres est un travail de longue haleine, parsemé d’obstacles en forme de pouces en l’air bleu et blanc ou de nombre X de suiveurs. Les réseaux sociaux ont, je crois, amené l’art tordu de la comparaison aux autres à un niveau inquiétant qui mine la joie de vivre et la confiance. Il est sain de comparer certains concepts ou certaines conditions de vie afin d’en relever les problèmes systémiques sous-jacents dans le but de faire avancer la cause de l’égalité sociale, par exemple. Par contre, quand la comparaison naît de l’envie, de la jalousie ou d’une auto-dépréciation, elle devient certainement détrimentale et originelle de bien des maux.
C’est là que le Yoga intervient!
Le Yoga m’a apprise et continue de m’apprendre à me satisfaire du moment présent, tout en faisant taire la symphonie chaotique de mon esprit qui me pousse à me comparer. Le Yoga m’apprend à cultiver l’amour de moi et à ajuster mes pensées à ce que mon cœur souhaite réellement exprimer. Dans l’union du corps, de l’esprit et de l’âme qu’est le Yoga, la comparaison n’a plus de place. Ce qui reste, c’est la paix, l’harmonie, l’ÊTRE.
Le Yoga m’apprend que je n’ai pas besoin d’être PLUS. Il m’apprend que je suis ASSEZ.
La comparaison, c’est là où le bonheur termine. L’ouverture, c’est là où la vie commence.
Comment la comparaison se manifeste-t-elle chez toi? Penses-tu qu’il s’agit d’un réel problème?
Rappelles-toi; tu es assez.
Câlins,
Andy L.
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